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Systèmes intégrés culture-arbrisseau-élevage (CSL) au Sahel : le cas du Sénégal

Les agriculteurs volontaires mettent en œuvre les systèmes expérimentaux en équipe avec les chercheurs et les chefs de projet, et recueillent les données de rendement de la première saison.


Introduction

La production alimentaire durable est l'un des principaux défis du Sahel à l'ère des problèmes environnementaux mondiaux tels que le changement climatique, l'augmentation de la population et la dégradation des ressources naturelles, y compris la dégradation des sols et la perte de biodiversité. Le changement climatique est l'une des plus grandes menaces pour les systèmes agricoles de la région du Sahel. Dans cette région, l'agriculture est l'un des principaux secteurs d'activité qui assure la subsistance de la plupart des gens et contribue au changement climatique. Par conséquent, une approche intelligente du climat pour une production alimentaire durable est indispensable. Les systèmes intégrés de culture, d'arbustes et d'élevage attirent l'attention du monde entier dans le contexte d'une production alimentaire durable dans un climat changeant. Pour une intensification durable de ces systèmes, l'intégration systématique des cultures, des arbustes et du bétail est une approche viable.

Un certain nombre de technologies ont été identifiées dans le cadre de cette stratégie afin d'augmenter les revenus des petits exploitants agricoles du Sahel qui sont confrontés à une faible fertilité des sols, à des précipitations irrégulières et à une faible disponibilité d'intrants agrochimiques. En conséquence, le projet SustainSahel mène un réseau d'essais agronomiques avec des arbres et des arbustes en collaboration avec les agriculteurs afin de les accompagner dans la valorisation de la présence d'espèces ligneuses (arbustes et arbres), pour qu'ils bénéficient des avantages de l'agroforesterie. Le système intégré culture-arbuste-élevage (CSL) est une approche holistique de l'agriculture qui utilise des méthodes telles que la plantation de cultures de couverture, l'intégration du bétail et des arbres dans les paysages, et l'utilisation de pratiques agricoles biologiques pour améliorer la biodiversité et la santé des sols tout en réduisant la dépendance à l'égard des intrants extérieurs comme les pesticides et les engrais synthétiques. Cette approche naturelle peut contribuer à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation à celui-ci. En outre, il s'agit d'une solution qui respecte les droits de l'homme des populations autochtones et des petits exploitants agricoles.

En utilisant une approche co-constructive, le développement des capacités des agriculteurs a été renforcé par différents ateliers pour partager les avantages de la culture en association avec des arbres ligneux du point de vue : i) de la gestion durable de la fertilité des sols, ii) de l'amélioration de la productivité des cultures, et iii) de l'amélioration du fourrage pour le bétail. Ces sessions ont permis de susciter l'intérêt des agriculteurs volontaires pour innover dans leurs pratiques agricoles en utilisant les services écologiques des arbustes et des arbres. Une plateforme d'innovation (PI) a été créée avec les acteurs locaux tels que les organisations d'agriculteurs, les services de conseil et les communautés agricoles impliquées dans les chaînes de valeur du lait, de la viande, des céréales et du coton. Cette plateforme est un processus systématique et intégratif de dialogues entre les parties prenantes et les chercheurs du projet.

Mise en œuvre de systèmes expérimentaux chez des agriculteurs volontaires

Dans le cadre d'une approche participative, les acteurs de la plateforme d'innovation ont désigné des agriculteurs volontaires de différents villages pour servir d'intermédiaires dans le transfert de technologies entre agriculteurs. Les résultats obtenus dans les champs des agriculteurs ont été présentés et partagés lors de la session d'animation de la plateforme d'innovation (IP) (Fig.1). Sur la base de ces présentations, certains volontaires se sont montrés intéressés par la reproduction des innovations, et une équipe, comprenant les chercheurs et le facilitateur du projet sur le site, a donc été formée pour soutenir les agriculteurs volontaires dans la mise en œuvre de l'innovation (ou des innovations) dans leur champ (Fig. 2).

Cette équipe était présente au début, pendant et à la fin de la saison de culture pour assurer le co-contrôle avec les agriculteurs volontaires. Des missions ont été organisées au début de la saison de culture pour s'assurer de l'application correcte des innovations. Des dispositifs expérimentaux ont été mis en place pour montrer comment installer les piquets et épandre le fumier et la matière organique (Fig. 3). Un réseau de champs d'agriculteurs volontaires a été mis en place pour reproduire ces innovations dans leurs champs. Au moins une innovation a été mise en œuvre dans chaque champ (tableau 1) (Fig. 4). Les données de rendement des champs des agriculteurs volontaires ont été collectées et seront analysées pour évaluer les effets des innovations appliquées. Des réunions seront organisées entre les agriculteurs volontaires et la plateforme d'innovation afin qu'ils puissent partager leurs premières expériences. Ces réunions permettront également à l'équipe du projet de planifier des actions transversales pour développer des services techniques et de conseil agricole pour les agriculteurs de la plateforme.

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