À l'issue du projet SustainSahel, un ensemble complet de recommandations finales a été élaboré afin d'orienter les futures recherches sur les systèmes agro-sylvopastoraux au Sahel.
Les recommandations s'appuient sur les conclusions d'institutions de recherche nationales, l'IER (Mali), l'UNB et l'INERA (Burkina Faso), l'IPR/IFRA (Mali), le CSE (Sénégal), l'ISRA (Sénégal), FiBL (Suisse), l'U-HOH (Allemagne) et l'Uni Kassel (Allemagne), en partenariat avec le CIRAD, l'IRD et des groupes de producteurs locaux.
→ Download: The Complete Recommendations to Researchers (in French) are available here
→ Final Recommendations to Farmers here
→ Final Recommendations to Policy Makers here
Recommandations générales pour la poursuite des recherches
- Approfondir la compréhension des densités optimales d'arbres et d'arbustes dans les combinaisons arbres-cultures et les conditions agroécologiques.
- Préciser les pratiques d'élagage spécifiques à chaque espèce (fréquence, moment, intensité) et analyser les impacts agronomiques et écologiques à court et à long terme.
- Améliorer les méthodes de propagation et de multiplication des principales espèces ligneuses afin de garantir la disponibilité des semences à grande échelle.
- Affiner les techniques d'application des tailles (par exemple, incorporation, paillage) en fonction des conditions pédologiques et climatiques, des espèces utilisées et des cultures associées.
- Approfondir la compréhension des effets des tailles sur le recyclage des nutriments et leur impact sur les propriétés du sol.
- Poursuivre l'étude des effets des espèces ligneuses sur la disponibilité de l'eau, des nutriments et la biodiversité du sol.
- Approfondir la compréhension des flux de gaz à effet de serre à l'échelle des systèmes agroforestiers (par exemple, Faidherbia albida).
- Étudier plus en détail les effets de la mise en défens (zones clôturées) sur la production de biomasse herbacée et la biodiversité dans les parcs.
- Faire progresser la recherche sur la valeur nutritionnelle et les effets antiparasitaires des espèces fourragères ligneuses pour lutter contre les nématodes gastro-intestinaux.
- Promouvoir et participer à la mise en œuvre de pratiques agroforestières dans les zones adaptées au potentiel identifié.
- Promouvoir et contribuer à l'amélioration de la surveillance des conditions des cultures au Sahel à l'aide d'outils de télédétection et de modélisation, et les combiner avec les données des exploitations agricoles.
- Approfondir les méthodes d'évaluation des performances des parcs agroforestiers.
- Analyser les compromis socio-économiques et la dynamique d'adoption des différentes pratiques agroforestières.
Interactions plantes ligneuses - cultures et conception des systèmes
- Préciser davantage les densités optimales des espèces ligneuses en association avec les cultures, en tenant compte du développement des arbres, de l'architecture racinaire, de l'ombrage de la canopée et de la concurrence interspécifique dans des conditions agroclimatiques et édaphiques variables.
- Continuer à examiner les effets spécifiques des arbustes et des arbres sur la productivité des cultures, la dynamique de l'eau dans le sol et le cycle des nutriments.
- Approfondir l'étude de l'influence de la proximité des plantes ligneuses (par exemple
Faidherbia albida, Piliostigma reticulatum, Guiera senegalensis) sur la suppression des mauvaises herbes, en particulier Strigahermonthica, et sur la rétention de l'humidité du sol.
Résultats de recherche
→ Les études menées par l'ISRA et l'IRD au Sénégal indiquent une augmentation significative du rendement du millet et une réduction de l'infestation par Striga sous le couvert de Faidherbia.
Gestion de l'élagage et évaluation de l'impact à long terme
- Définir des régimes d'élagage spécifiques à chaque espèce (fréquence, moment, intensité) et leurs impacts agronomiques et écologiques à court et à long terme.
- Quantifier l'effet de l'élagage sur la productivité de la biomasse, l'émergence du Striga et le cycle des nutriments, en particulier pour F. albida, G. sepium et P. reticulatum.
- Évaluer l'impact cumulatif d'une taille répétée sur la santé et la résilience des arbres.
Résultats de recherche
→ Les résultats de l'ISRA (Sénégal) ont indiqué qu'une taille importante de F. albida entraînait une multiplication par quatre de l'infestation par S. hermonthica, démontrant la nécessité d'adapter les stratégies de taille en fonction des espèces et du contexte.
Stratégies d'application d'intrants organiques et dynamique de la biomasse
- Élaborer des recommandations sur l'utilisation des déchets de taille comme paillis ou compost, y compris la profondeur d'enfouissement, les dynamiques de décomposition et la compatibilité avec les engrais minéraux.
- Caractériser les taux de décomposition spécifiques à chaque espèce, le moment de la libération des nutriments et les schémas de minéralisation dans des conditions pédologiques et climatiques variables.
Résultats de recherche
→ Sur le site de Sikasso au Mali, les émondes de Gliricidia sepium et Leucaena leucocephala ont présenté les taux de décomposition les plus élevés, atteignant respectivement 70 % et 61 % en 30 jours, ce qui est nettement plus rapide que Parkia biglobosa (40 %), Vitellaria paradoxa (38 %) et Guiera senegalensis (33 %) (IER).
Fertilité, structure et relations hydriques du sol
- Surveiller les effets des apports de biomasse sur la densité apparente, la porosité, les taux d'infiltration, la stabilité des agrégats et le carbone labile.
- Quantifier la contribution du compostage en surface à la réduction de l'érosion et à l'amélioration du stockage de l'eau dans le sol.
- Analyser comment les systèmes racinaires des arbres et les traitements de paillage affectent la température du sol et la rétention d'eau à différentes profondeurs.
Résultats de recherche
→ Les résultats obtenus au Mali (IER) ont montré que le compostage en surface avec de la biomasse ligneuse réduisait la densité apparente de 23 % et augmentait la porosité de 28 %.
Flux de gaz à effet de serre et dynamique du carbone dans les agroécosystèmes
- Poursuivre la surveillance à long terme des flux de CO₂ au niveau des systèmes agroforestiers.
- Examiner les variations saisonnières des échanges nets de l'écosystème, y compris l'absorption pendant la saison sèche par les plantes ligneuses vivaces et la dynamique nocturne de l'eau et du carbone.
- Intégrer la surveillance biophysique dans des modèles de simulation afin de prédire les réponses du système à la variabilité climatique.
Résultats de recherche
→ Au Sénégal, l'IRD et le CIRAD ont observé une absorption constante de carbone pendant la saison sèche par le Faidherbia et ont confirmé le mouvement ascendant nocturne de l'eau dans les couches superficielles du sol.
Biodiversité, faune du sol et régénération herbacée
- Étudier comment la couverture arbustive, la composition du paillis et les clôtures affectent la diversité de la macrofaune du sol, la régénération des espèces herbacées et les services écosystémiques.
- Identifier les espèces faunistiques associées à la décomposition du paillis et leur rôle dans le cycle des nutriments.
- Étudier les effets de la mise en jachère sous le couvert arboré et la durée de l'enclos pour la restauration de la biodiversité.
Résultats de recherche
→ L'ISRA (Sénégal) a signalé une augmentation de 283 % de la biomasse herbacée et une richesse spécifique nettement plus importante sous Balanites aegyptiaca dans les pâturages clôturés.
Fourrage ligneux pour la nutrition et la santé du bétail
- Intégrer le fourrage ligneux dans l'alimentation des petits ruminants à un taux optimal de 30 à 40 %, car cette composition améliore l'apport en protéines et en énergie et favorise la prise de poids.
- Poursuivre les recherches sur les effets antiparasitaires des feuilles d'arbres (par exemple A. digitata, K. senegalensis, B. aegyptiaca).
- Poursuivre les recherches sur les variations saisonnières de la matière sèche, des protéines, de l'énergie et des composés secondaires dans les fourrages ligneux pendant les saisons humides et sèches.
Télédétection et modélisation des systèmes
- Utiliser des drones et des images satellites (par exemple Sentinel-2) pour évaluer la variabilité spatiale de la couverture végétale, prévoir les rendements et la distribution de la biomasse.
- Calibrer et mettre à l'échelle des modèles tels que LUCIA pour simuler les effets des apports organiques et de la présence d'arbustes sur les rendements des cultures.
- Combiner la modélisation avec des données de vérification sur le terrain dans les systèmes agroforestiers et céréaliers-légumineux.
Résultats de recherche
→ L'approche Random Forest utilisée par UHOH a atteint une précision de validation de 73 % dans la prévision de la couverture végétale du millet.
Analyse socio-économique et recherche sur l'adoption
- S'appuyer sur les dispositifs RCT existants au Sénégal et au Mali pour évaluer les impacts à long terme des interventions agroforestières sur les moyens de subsistance (en 2027), domaine dans lequel les preuves causales concrètes font actuellement défaut.
- Quantifier les effets d'une meilleure disponibilité des matériaux de plantation d'arbustes sur l'amélioration de l'adoption et des gains de productivité.
- Examiner les compromis ou synergies potentiels entre l'intégration des arbustes/autres pratiques agroécologiques et les besoins en main-d'œuvre.
- Utiliser les données d'enquête pour identifier les stratégies optimales de regroupement des pratiques synergiques afin d'améliorer la productivité et la résilience.





